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Dernière mise à jour à 09h17 le 09/03

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Journée internationale de la femme : En Centrafrique, les femmes de Bambari appellent à la fin des exactions des groupes armés

Xinhua | 09.03.2016 08h39

Sept femmes sont dénombrées parmi une dizaine de morts dans les violences survenues ces derniers jours à Bambari, ville du Centre de la Centrafrique, où les femmes ont profité de la célébration de la Journée internationale de la femme mardi pour remettre aux autorités un mémorandum appelant à la fin des exactions commises par les groupes armés.

Ces violences, attribuées à l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), une faction de l'ex-coalition rebelle de la Séléka, qui s'était emparée du pouvoir en mars 2013 à Bangui, point de départ d'une longue crise sociopolitique aux conséquences graves, ont ravivé les tensions intercommunautaires dans cette ville, notamment entre les populations musulmanes et chrétiennes.

Pourtant, "la paix avait commencé à revenir à Bambari depuis deux mois et certains déplacés avaient regagné leurs maisons", a souligné à Xinhua le général Joseph Zoundéko, chef d'état-major du Front patriotique pour la renaissance en Centrafrique (FPRC), la principale faction de la Séléka présente dans la ville et rival de l'UPC du général Ali Darass.

Par une expression commune de leur ras-le-bol, les femmes, aussi bien chrétiennes que musulmanes, réunies dans l'amphithéatre de l'Ecole normale d'instituteurs (ENI) de Bambari pour commémorer mardi la Journée internationale de la femme, en présence des autorités administratives et des représentants des Nations Unies, ont dénoncé cette persistance de l'instabilité et de l'insécurité.

Elles ont à cette occasion remis au préfet du département de la Ouaka dont dépend l'arrondissement de Bambari, Mathurin Kanga-Fessé, un mémorandum dans lequel elles plaident pour la fin des exactions subies par la population de la part des groupes armés, et un retour à une paix durable, pour permettre la reconstruction du pays, par la relance de l'économie, aujourd'hui au point mort.

Ces femmes, représentées par leurs leaders associatifs, se sont précisément déclarées "fatiguées par rapport aux groupes armés qui ont assiégé la ville et s'y promènent encore", a témoigné le préfet dans un entretien téléphonique avec Xinhua.

A quelque 382 kilomètres au Nord-est de Bangui, la capitale, Bambari est l'une des grandes villes de la République centrafricaine (RCA). Jadis grand centre économique et commercial, elle est tombée sous le contr?le des ex-rebelles de la Séléka en décembre 2012.

En dehors du FPRC et de l'UPC, nés de l'éclatement de cette ex-alliance rebelle en plusieurs factions en 2014, la présence d'autres groupes armés, également impliqués dans le trafic illicite de l'or et de diamants, principales sources de revenus du pays, y est signalée.

A cause des exactions commises par ces seigneurs de la guerre, quelque 44.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons pour trouver refuge dans des sites de déplacés, dont la cathédrale Saint-Joseph de l'Eglise catholique, selon les statistiques officielles.

Ces populations en détresse sont prises en charge dans des sites protégés par les Casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), opérationnelle dans ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale depuis septembre 2014.

Avec Bria et Kaga-Bandoro, dans le Nord, la ville de Bambari représente une des bases des trois "états-majors régionaux" de cette mission onusienne chargée d'aider au retour de la paix et de la sécurité, en plus de Bangui, le centre de commandement. Jusqu'à récemment, des troupes de la force fran?aise Sangaris y ont aussi opéré, pour le même objectif.

Selon le préfet Kanga-Fessé, "étant donné que les troupes de la MINUSCA ne peuvent être partout et ne peuvent pas tout faire, les femmes de Bambari ont souhaité que nos forces intérieures puissent aussi être déployées dans le département de la Ouaka, pour rétablir la paix et la sécurité. Elles demandent d'arrêter la circulation des armes".

Après les violences du week-end dernier, un calme précaire régnait mardi à Bambari. "On est habitué à ces soubresauts dus à des incompréhensions entre communautés locales. Mais, on gère. On continue de faire le suivi pour que les choses puissent revenir à la normale", a fait savoir le préfet, absent de la ville pour une mission à Bangui au moment des incidents déclarés.

"La fête s'est très bien passée. ?a a été un grand moment de communion où les participantes, dans un esprit de symbiose et la joie, ont exprimé le besoin de cohésion sociale et de sécurité", a-t-il encore indiqué.

Cette situation illustre l'ampleur des défis à relever, pour satisfaire les attentes fortes des populations centrafricaines meurtries par trois ans de violences, par le nouveau président élu.

Successeur de Catherine Samba-Panza, présidente de transition depuis début 2014, Faustin Archange Touadéra, 58 ans, vainqueur par 62,69% des voix du second tour de la présidentielle tenu le 14 février face à Anicet Georges Dologuelé, n'aura à l'évidence pas d'état de grace, de sorte que sa mission s'annonce en fin de compte périlleuse, de l'avis de certains observateurs.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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