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Ambassadeur de Sénégal en Chine : la Chine nous apporte toujours sa coopération pragmatique

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.12.2015 10h32
Ambassadeur de Sénégal en Chine : la Chine nous apporte toujours sa coopération pragmatique
Interview de M. Abdoulaye Fall, ambassadeur de Sénégal en Chine

Le Quotidien du Peuple : Depuis des années à Beijing, vous avez évidemment une impression profonde sur la Chine réelle, quelle est la différence entre votre imagination et votre expérience actuelle ?

En trois ans, j'ai mieux connu la Chine et les Chinois. J'ai connu la Chine à travers les différentes visites que j'ai effectuées dans les différentes localités. J'ai été dans 3 des 4 communes autonomes. Je vis à Beijing. J'ai été plusieurs fois à Shanghai et à Tianjin. J'ai été dans les deux régions administratives spéciales : Hong Kong et Macao.

Au niveau des provinces, j'ai été dans 10 provinces, et 21 villes de ces provinces. Donc au total, j'ai été dans 26 localités différentes de la Chine, ce qui m'a permis de m'apercevoir l'importance de l'histoire de la Chine, l'importance de sa culture, l'importance de ses efforts pour le développement et pour le mieux-être des Chinois.

Le Quotidien du Peuple : Est-ce qu'il y a eu des histoires ou anecdotes dans votre mémoire, puisque vous avez visité une vingtaine de villes chinoises ?

A chaque étape, il y a très certainement des choses qui me frappent. Comme toutes ces localités ont leurs différences, leurs spécificités, et chaque fois quand j'ai été dans une d'elles, j'ai été marqué par les caractéristiques et par ce que j'ai appris.

J'ai bien apprécié dans certaines provinces où j'ai été. Par exemple, dans le Jiangxi, quand j'ai été à Ganzhou, j'ai assisté à un spectacle remarquable, qui me reste toujours en mémoire. Les spectacles sont les lumières qui faisaient la reconstitution, la conquête de la ville, et tout ?a. Dans toujours cette province, j'ai été à Yingtan, où j'ai assisté à une représentation de ce qui se faisait avant. Quand il y avait des monts, on les a intégrés dans les dos au niveau des montagnes. C'était vraiment impressionnant pour moi. Il fallait des acrobates pour faire cette démonstration-là, alors j'imaginais qu'à l'époque où ?a se faisait, comme les gens devaient faire cette agilité. J'ai été dans d'autres comtés, où j'ai traversé des rivières, avec des bateaux faits en bambou...

J'ai été dans des villes où les populations sont spécialisées dans tel art : la broderie, la porcelaine. J'ai été dans les localités où la spécialité était le théatre des marionnettes. Vous savez, il y a des souvenirs qui rejaillissent dans ma tête. Tellement la culture chinoise est riche.

Le Quotidien du Peuple : Dès les années 50 du 20 siècle, la nouvelle Chine a établi une bonne relation avec les pays africains et elle a fait une grande contribution au développement des pays africains, y compris celui du Sénégal. Pour relever de nouveaux défis, nous avons fondé le Forum sur la Coopération sino-africaine en 2000 à Beijing qui consiste à renforcer les échanges de coopération Sud-Sud, alors comment évaluez-vous ce mécanisme de dialogue multilatéral ?

Très bien, vous donnez comme référence le départ des années 50, mais il faut peut-être monter beaucoup plus loin dans l'histoire, car au 15e siècle déjà la Chine a échangé avec l'Afrique. Rappelez-vous qu'en 1405 le navigateur Zheng He avait atteint les c?tes africaines par quatre fois lors de sept de ses voyages à travers l'océan indien, donc c'est dire que ?a remonte très longtemps.

Ces échanges se sont toujours déroulés de fa?on amicale, sans perturber les systèmes africains qui étaient en place et ?a a été formalisé – ces relations entre la Chine et l'Afrique – en 2000 à travers le mécanisme que vous avez évoqué, le Forum de la coopération sino-africaine (le FOCAC ou le FCSA).

En 2000 donc, ici même à Beijing, se sont retrouvés des ministres de 45 nations africaines pour jeter la base de cette coopération. Le premier sommet a eu lieu en 2006 puisque les conférences ministérielles se tiennent tous les trois ans alternativement en Chine ou dans un pays africain. En 2006, c'était à nouveau le tour de la Chine, et cette conférence avait été élevée en sommet : c'était le premier sommet. Là qu'on vous le dit justement, nous acheminons vers la 6e conférence ministérielle qui, du fait que cette année c'est le 15e anniversaire du FOCAC, a été élevé en sommet. Et ?a a vraiment répondu aux attentes de l'Afrique qui avait souhaité que ce soit élevé en sommet pour marquer l'importance qu'elle accorde à cette coopération. Nous sommes heureux de constater que le Président Xi Jinping a bien voulu accepter de venir co-présider ce forum avec le Président Zuma d'Afrique du Sud qui est le président c?té africain du forum. Maintenant, en 15 ans, beaucoup de choses se sont déroulées. Vous savez que maintenant on a l'habitude de dire que cette coopération Chine-Afrique se déroule dans un cadre unique, un seul cadre, c'est le FOCAC. Il se déroule conformément à quatre principes qui sont la sincérité, le pragmatisme, l'amitié et la franchise, et qui se déroule dans plusieurs domaines d'activités. Au départ c'était trois domaines, après ?a a été élargi à cinq domaines. Maintenant on a placé à sept ou plus de domaines. Ce sont des domaines où s'inscrit ce qui appelle la coopération pragmatique, c'est-à-dire des choses qui vont faire avancer. Mais au-dessus de cette coopération pragmatique, il y a un chapeau, c'est la confiance qui est batie entre la Chine et l'Afrique pour renforcer l'amitié. Cette confiance au niveau politique se batit par des échanges : d'abord des visites, vous voyez qu'en Chine dans l'année il y a plusieurs chefs d'Etat qui sont re?us, plusieurs chefs de gouvernements, plusieurs ministres, et vice versa, le Président Xi Jinping a réservé sa première sortie à l'Afrique en 2013, le Premier ministre Li Keqiang y était en 2014, le ministre des affaires étrangères Wang Yi y va assez souvent, il a récemment fait les trois pays qui étaient durement touchés par l'épidémie d'Ebola. C'est-à-dire au plus haut niveau les échanges se font entre les membres de l'exécutif, mais également entre les parlements. Il y a des parlements africains qui viennent ici ; les groupes parlementaires chinois vont en Afrique. Il y a des échanges au niveau des conseillers, des conseillers économiques et sociaux. Il y a des échanges au niveau des partis politiques. Tout ceci participe à renforcer la confiance au niveau politique qui est indispensable pour dérouler les autres programmes et projets dans les domaines de la coopération pragmatique. Comme je vous ai dit, c'est parti de trois domaines et ?a s'est étalé en cinq domaines pour le plan d'action que nous allons terminer en 2015. Les cinq domaines étaient : 1) l'assistance et l'aide au développement ; 2) les investissements et le financement ; 3) l'intégration africaine ; 4) les échanges humains au niveau des peuples ; 5) la paix et la sécurité. Dans tous ces domaines, énormément des progrès ont été réalisés dans cette coopération entre la Chine et l'Afrique.


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(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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